Démence
Quand tous mes sens sont en partance
Qu’ils diligentent tous mes silences
Je sens en moi comme sa présence
Et lentement je perds conscience.
Mes regards verts se teintent de fard
Ils déclinent dans un brouillard
Où je distingue sa silhouette
Dans les volutes d’une cigarette !
Je le devine silencieux
Prêt à me faire les aveux
De sa passion dissimulée
De ses absences improvisées
Juste son souffle sur mon épaule
Une caresse qui me frôle
Pour occulter mon impatience
Et conjurer ma déficience.
Il vit en moi, son âme m’habite
Il y demeure dans l’illicite
Dirige sur moi mes douces mains
Jusqu’au plaisir presque inhumain
A la limite de la démence
Tout doucement je rentre en transe
Quand ses doigts imaginaires
Se posent sur moi incendiaires
Résister, me faire violence
Pour repousser ma jouissance
Lui renvoyer tout mon désir
Le capturer et m’assagir !
Des mots d’amour je lui murmure
Il les rejette, il les censure
Dans le silence de ses absences
Il me renvoie ma pertinence !